Chat-GPT : en route vers le dieu numérique

Plusieurs l’on proclamé, l’année 2023 marquera sans doute un virage dans le domaine de l’informatique avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) dans le grand public. Cette affirmation s’appuie sur l’accès à des outils tels que Chat-GPT ou autres « chatbots » avec lesquels il est possible d’avoir des interactions afin d’obtenir toutes sortes d’informations sur toutes sortes de sujets.

En effet, cette technologie permet aux utilisateurs d’interagir avec un ordinateur comme s’ils parlaient à quelqu’un dans le but de converser et obtenir des réponses similaires à celles que pourrait donner un individu possédant un très large savoir.

Comme l’a rappelé Pierre Lassalle dans son article « 2023 : Une année pour l’Esprit de Vérité », nous sommes en Année 7 (2+0+2+3=7) qui devrait être sous le signe de la sagesse et de la vérité. Est-il possible que ce défi de développer davantage de sagesse et de défendre la vérité soit détourné, entre autres, par la vague IA qui déferle cette année ?

L’engouement pour cette technologie est sans précédent. Chat-GPT a atteint 1 million d’utilisateurs en seulement 5 jours et 100 millions après 2 mois. Du jamais vu en matière de technologie. Certains n’hésitent pas à parler d’une révolution salvatrice pour l’humanité, alors que d’autres évoquent des scénarios apocalyptiques comme l’on peut voir dans le film « La Matrice » ou autres. Qu’en est-il vraiment ?

Fonctionnement de Chat-GPT

Pour mieux comprendre, il faut s’intéresser au fonctionnement de ces systèmes qui sont principalement basés sur de l’information provenant d’Internet qui, force est de le constater, est parsemé d’un grand nombre de faussetés.[1] Malgré tout, le web contient une quantité astronomique d’informations valables sur tous les aspects de la vie humaine depuis son émergence dans les années 90’. Les puissants algorithmes et serveurs développés par OpenIA (concepteur de Chat-GPT) permettent d’analyser et de structurer cette masse d’informations à partir de billions de paramètres[2] qui ont la capacité de s’affiner au fur et à mesure qu’avance cet outil dans son interaction avec l’être humain.

Chat-GPT est un algorithme de NLP (Natural Language Processing) qui assimile et génère du langage naturel de façon autonome. Il utilise deux types d’apprentissages différents : l’apprentissage supervisé et l’apprentissage par renforcement. Sans entrer dans les détails, le but ici est d’éduquer la machine à « penser » et « écrire » comme un humain. À la différence près que cette machine peut le faire en seulement quelques secondes en ayant accès à une mémoire phénoménale.

L’illusion d’intelligence est parfois troublante, d’où la fascination pour cet outil. Chat-GPT semble pouvoir répondre à presque toutes les questions qu’il est possible de se poser et donne l’impression d’avoir accès à toutes sortes de connaissances. Il est aussi possible de générer des textes de toutes sortes : dissertations, poèmes, romans, recettes de cuisine, etc.

Pour vous en donner un aperçu, vous trouverez ci-dessous quelques requêtes demandées à Chat-GPT spécialement dans le cadre de cet article.

Cependant, s’il y a « intelligence » ici, ce n’est rien d’autre que celle puisée dans l’intelligence humaine qui s’est retrouvé dans l’ensemble des textes écrits par l’homme depuis des siècles. C’est donc une sorte de mimétisme d’intelligence humaine, ou plus précisément une sorte de mimétisme de l’écriture humaine.

En effet, ces systèmes fonctionnent à base de statistiques. Par exemple, si nous donnons une requête telle que « Quels sont les meilleurs films traitant de voyage dans le temps ? », Chat-GPT va lister plusieurs films dont le premier sera toujours « Voyage vers le futur », non pas parce qu’il a réfléchi à la question, qu’il s’est référé à un site en particulier ou encore moins qu’il a émis une opinion, mais bien parce qu’il a trouvé que « Voyage vers le futur » sont les mots plus fréquents trouvés sur le web selon les mots de la question initiale.

Si nous demandons à Chat-GPT de donner ses sources pour appuyer ce résultat, le chatbot s’excusera souvent de la sorte : « Je n’ai pas de sources directes ou de préférences personnelles. Ma réponse est basée sur une combinaison de critères généralement reconnus pour évaluer les meilleurs films. ». Donc, impossible de savoir qui sont ceux qui se sont prononcés pour ce choix évacuant ainsi toutes notions subjectives pour la remplacer par des calculs de probabilités. De même, si nous demandons les sources pour des résultats obtenues sur des sujets historiques, philosophiques, scientifiques ou spirituels, il sera impossible de connaître les sources derrière ses réponses.

À contrario, si nous tapons la même question dans Google, nous obtenons plus de 50 millions de résultats avec autant de sites web ! Nous voyons donc la grande différence entre un moteur de recherche et un chatbot comme Chat-GPT avec les avantages que cela peut représenter. Au fond, lorsque nous posons une question, ce que nous voulons c’est une réponse et non un ensemble de sites web à consulter.

Ce fonctionnement peut donc être intéressant dans certains cas, mais risque aussi de renforcer l’uniformisation de la pensée déjà un enjeu avec les médias actuels, car ce qui est le plus généralement admis sera mis de l’avant dans les réponses fournies. Non pas dans un souci de fiabilité ou encore moins de vérité, mais bien de statistiques. Les réponses de Chat-GPT seront toujours résumées en quelques paragraphes avec une clarté et une grammaire souvent exemplaire.

Le fait d’obtenir une seule réponse avec une telle IA peut certainement être pratique, mais risque aussi d’imposer une nouvelle forme de pensée unique. Il est bien connu que nous avons tendance à croire et donner de la crédibilité à ce qui est synthétique et bien présenté. C’est ce que fait très bien cette IA.

Avec les améliorations des versions à venir, il ne serait pas surprenant de voir des utilisateurs glisser vers une idéalisation, voire une déification de la machine en pensant qu’elle donnera toutes les réponses que nous pouvons nous poser dans une vie. Plus besoin de chercher la vérité par soi-même à travers des recherches ou de la méditation. Il suffit de demander à l’omnipotente IA !

Bien évidemment, cette machine n’est pas intelligente et encore moins consciente de converser avec un humain. Malgré les balises que tentent de mettre ses concepteurs, elle n’a pas non plus de conscience morale d’où les risques de laisser ce genre d’outils remplacer, voire guider la destinée humaine. Pourtant, certains promoteurs rêvent du jour où tous nos problèmes seront réglés grâce à l’IA. Ce rêve pourrait devenir réalité, mais dans une réalité parallèle, celle du monde virtuel.

Apple Vision Pro

Seulement quelques mois plus tard la sortie de Chat-GPT, la compagnie Apple sort un produit hautement technologique qui va probablement révolutionner le monde de la réalité virtuelle : L’Apple Vision Pro. Ce casque virtuel muni de 12 caméras, scrute les yeux et les gestes de l’utilisateur pour lui proposer une « réalité augmentée » ou carrément un « monde virtuel » où il fait bon vivre ! La compagnie argue que ce casque peut remplacer votre ordinateur personnel, votre téléphone, votre cinéma maison, vos jeux vidéos, éviter de vous déplacer en voyageant dans le métavers et vous faire vivre une immersion totale dans un nouveau monde !

Fait à noter, ce casque possède un gradateur qui permet d’ajuster jusqu’à quel point vous souhaitez être coupé de la réalité. Ce bouton qui peut paraître anecdotique est pourtant très symbolique pour les temps à venir : jusqu’où les utilisateurs voudront se couper de la réalité et peut-être même de leur âme ? [3] Un choix s’impose de plus en plus à l’être humain aujourd’hui et nous n’en sommes qu’au début de ces technologies.

Ce genre d’appareil de réalité virtuelle couplé aux prochaines versions d’IA disposant de capacités vocales et de création de contenus visuels ouvrira la porte à ce que recherchent certains transhumanistes : un monde paradisiaque où l’information provenant d’une IA sera devenue la seule source de sagesse et de connaissance. Un monde où la machine aura remplacé Dieu !

Sagesse et Vérité : les défis pour l’être humain

La quête de vérité et le développement de la sagesse sont des axes majeurs dans l’évolution spirituelle de l’être humain. Aucune béquille extérieure n’offrira de raccourcis dans leur développement qui passe principalement par une connaissance profonde de soi et une expérience directe de la réalité.

L’être humain est un être de sagesse dans le sens où il est le fruit de l’incroyable Sagesse des Êtres qui l’ont façonné. L’exploration de ce qui nous constitue est une démarche salutaire qui est heureusement possible grâce aux textes sacrés et au travail des initiés. Nous pouvons y puiser des enseignements sages et vrais, non pas en s’abreuvant de l’extérieur, mais bien en faisant mûrir ces connaissances en nous, afin de les rendre vivantes pour ensuite interroger notre cœur.

André Fortier

[1] À titre d’exemple, Wikipédia ne représenterait que 0,6% du total des données de Chat GPT

[2] La version 3.5 de Chat-GPT proposait 175 milliards de paramètre alors que la version 4 en propse 100 billions.

[3] Parallèlement, NeuraLink vient d’obtenir l’autorisation de tester ses implants dans le cerveau chez des humains. Elon Musk avait déjà annoncé ses couleurs il y a quelques années : la seule solution afin d’éviter à l’humanité de se « faire dominer » par l’IA, est de la « coupler » au cerveau humain !

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Exemple de requêtes pour étayer cet article

Question : « Peux-tu m’écrire un texte sur ce que pensait Socrate de la réputation ? ».

Réponse de Chat-GPT : « Socrate, l’un des plus célèbres philosophes de l’Antiquité, accordait une importance toute particulière à la recherche de la vérité et à l’examen critique des croyances et des valeurs. Dans son approche philosophique, Socrate était souvent indifférent à la notion de réputation et se concentrait plutôt sur la quête de la connaissance et de la sagesse.

Pour Socrate, la réputation était quelque chose d’extérieur à l’individu, une perception que les autres avaient de lui. Il considérait que se soucier excessivement de sa réputation pouvait être une source de corruption morale et intellectuelle. Selon lui, chercher à plaire aux autres ou à obtenir leur approbation ne devait pas être le critère ultime pour juger de la valeur d’une personne.

Socrate mettait l’accent sur l’importance de l’autonomie de la pensée et de la conscience individuelle. Il croyait que l’on devait évaluer ses actions en fonction de principes moraux et rationnels plutôt que de se laisser guider par le regard des autres. Il soutenait que l’intégrité et la vérité étaient des valeurs supérieures à la réputation éphémère que l’on pouvait acquérir par des moyens superficiels.

Il encourageait ses disciples à interroger leurs propres convictions et à remettre en question les opinions populaires. Socrate croyait en la nécessité de l’examen critique de soi-même pour parvenir à une véritable compréhension de la nature humaine et de la société. Pour lui, la philosophie était un outil essentiel pour développer une pensée indépendante et une compréhension plus profonde du monde.

La réputation, pour Socrate, n’était pas le but ultime de la vie, mais plutôt une conséquence des actions justes et vertueuses. Il pensait que la véritable grandeur résidait dans la recherche de la sagesse et dans la pratique d’une vie morale, même si cela pouvait aller à l’encontre des attentes sociales.

En fin de compte, Socrate voyait la réputation comme un aspect secondaire de l’existence humaine, susceptible de changer au gré des opinions et des circonstances. Il invitait chacun à se concentrer sur le développement de son propre caractère moral et intellectuel, plutôt que de chercher à préserver une image superficielle. Pour lui, la quête de la vérité et de la sagesse était d’une importance bien plus cruciale que la considération de la réputation éphémère et souvent changeante. »

Question : « Je dois faire un exposé devant des ostéopathes. Peux-tu m’écrire un discours sur la réputation inspirée par la pensée de Socrate ?».

Réponse de Chat-GPT : « Chers collègues,

C’est avec un grand plaisir que je me tiens devant vous aujourd’hui pour discuter d’un sujet essentiel dans notre pratique : la réputation. En tant qu’ostéopathes, nous avons le privilège et la responsabilité d’aider nos patients à retrouver la santé et le bien-être. Comment pouvons-nous, à travers notre pratique ostéopathique, cultiver une réputation d’excellence et de confiance ?

Pour trouver des réponses à cette question, je me tourne vers l’un des plus grands penseurs de l’histoire, Socrate. Bien qu’il n’ait pas écrit spécifiquement sur la réputation des ostéopathes, ses enseignements sur la vérité, la justice et la vertu peuvent être appliqués à notre profession.

Socrate nous rappelle que la réputation ne se limite pas à l’image que nous projetons, mais est en réalité le reflet de notre intégrité et de nos valeurs les plus profondes. En tant qu’ostéopathes, la vérité est au cœur de notre pratique. Socrate nous invite à remettre en question nos croyances et à rechercher constamment de nouvelles informations basées sur des preuves scientifiques solides. La vérité ostéopathique est en constante évolution, et il est de notre devoir de rester informés et d’offrir les meilleurs soins possibles à nos patients.

La justice est un autre aspect essentiel de la réputation ostéopathique. Socrate nous rappelle que la justice va au-delà du simple respect des lois. En tant qu’ostéopathes, nous avons la responsabilité d’agir avec équité envers nos patients, de respecter leur autonomie et de garantir leur bien-être. La justice exige que nous traitions nos patients avec compassion, respect et égalité, en tenant compte de leurs besoins individuels.

Enfin, Socrate nous encourage à rechercher la vertu dans notre pratique ostéopathique. Cela signifie être guidé par des valeurs morales élevées telles que l’empathie, l’honnêteté et la bienveillance. Une réputation basée sur la vertu inspire la confiance de nos patients et crée une relation de soin solide. En tant qu’ostéopathes, notre intégrité et notre engagement envers le bien-être de nos patients doivent être les fondements de notre réputation.

Chers collègues, en suivant les enseignements de Socrate, nous pouvons cultiver des réputations solides et éthiques en tant qu’ostéopathes. En poursuivant la vérité, en agissant avec justice et en pratiquant avec vertu, nous pouvons offrir des soins de qualité et établir des relations de confiance avec nos patients. N’oublions jamais que notre réputation est le reflet de notre dévouement envers notre profession et notre engagement envers le bien-être de ceux que nous servons.

Je vous remercie.»

Question : « Peux-tu m’écrire un roman du genre d’Agatha Christie se passant en Égypte où une femme est retrouvée morte à l’entrée de la grande pyramide de Khéops ? ».

Réponse de Chat-GPT :

« Le Cercle de l’Ombre

Chapitre 1 : Le Mystère de la Pyramide

Le soleil se couchait à l’horizon, teintant le ciel égyptien d’une palette de couleurs chatoyantes. Les derniers visiteurs quittaient les environs de la grande pyramide de Khéops, emportant avec eux les échos des murmures de l’histoire ancienne. L’air était chargé d’une atmosphère mystique, tandis que les derniers rayons du jour disparaissaient lentement.

Au sommet des marches menant à l’entrée majestueuse, le gardien Ahmed observait avec attention les visiteurs partir les uns après les autres. C’était un homme taciturne, ayant passé des années à veiller sur ce lieu sacré. Mais ce soir-là, quelque chose attira son regard perçant : une silhouette immobile, gisante au pied des escaliers.

Ahmed s’approcha rapidement, le cœur battant, et découvrit le corps sans vie d’une femme. Elle était vêtue d’une robe élégante, ses cheveux bruns répandus autour d’elle tel un éventail sombre. Son visage était marqué par une expression de terreur figée dans l’éternité.

Le gardien jeta un regard autour de lui, espérant apercevoir quelqu’un qui aurait pu expliquer cette scène macabre. Mais les vastes étendues désertiques et la pyramide silencieuse semblaient garder jalousement leurs secrets.

Ahmed s’empressa de signaler la découverte au poste de police local. Bientôt, le détective inspecteur Karim Hassan fut dépêché sur les lieux. C’était un homme d’expérience, rompu aux mystères de la vie et de la mort qui se côtoyaient dans ce pays aux mille légendes.

En examinant le corps, Karim remarqua un détail troublant : une tache de sang frais sur la main de la victime. Il prit soin de préserver le moindre indice, conscient que chaque détail pourrait être essentiel pour résoudre l’énigme. Les premiers rapports indiquaient que la femme n’était pas une touriste ordinaire, mais plutôt une archéologue renommée, le Dr Olivia Barnes, spécialiste de l’Égypte ancienne.

Karim se plongea dans l’enquête, interrogeant les rares témoins qui avaient été présents sur les lieux. Mais les récits étaient flous, empreints de superstitions et de suppositions. Certains murmuraient que la pyramide était hantée par les esprits des pharaons, tandis que d’autres évoquaient l’existence d’une malédiction mortelle liée à la profanation des tombes antiques.

Le détective était déterminé à trouver la vérité et à percer les mystères de cette affaire énigmatique… »