« Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. »

Mark Twain

 

À l’heure du COVID-19, les informations et les hypothèses concernant ce virus circulent à une vitesse effarante. Rare il fut à ce point difficile de démêler le vrai du faux d’une situation pourtant observée de minute en minute par tous les médias, les scientifiques et les gouvernements du monde !

C’est d’autant surprenant que jamais nous n’avons eu dans l’histoire des outils technologiques d’information, d’analyse et de communication aussi sophistiqués permettant de suivre en « temps réel » une crise mondiale.

Pourtant, malgré tout cet attirail, nous restons dans un épais brouillard qui nous fait perdre contact avec la réalité ! Car il faut bien le constater, cette crise du coronavirus est principalement vécue sur nos écrans et à travers les médias d’information.

Bien sûr nous en voyons des conséquences concrètes avec la fermeture d’entreprises, avec les rues désertées, etc., mais à moins d’être soi-même malade en raison de ce virus ou de travailler dans les hôpitaux, nous n’avons pas de contact direct avec cet « ennemi invisible ». Cette crise est surtout virtuelle pour la grande majorité de la population mondiale.

À l’origine le mot « virtuel », qui date du moyen âge, désignait un être ou une chose n’ayant pas d’existence actuelle ou tangible. L’utilisation de ce terme fut donc à propos au début de l’informatique pour désigner ce qui était conçu sur un ordinateur et représenté par des points lumineux sur un écran.

Mais avec la sophistication et l’omniprésence de la technologie dans nos vies, nous voyons que la frontière entre le réel et le virtuel s’amenuise de plus en plus. Pas étonnant que nous avons vu naitre l’appellation « réalité virtuelle » qui met pourtant ensemble deux mots diamétralement opposés. Ou encore l’expression mensongère « réalité augmentée » qui n’augmente en rien la réalité, mais l’obstrue en superposant des images virtuelles à la perception du monde extérieur.

Toutefois, la pandémie a permis de franchir d’autres étapes importantes dans la déréalisation de notre monde (voir l’excellent article de Pierre Lassalle sur la « Déréalisation »)(1). Nous pouvons le constater par la manière dont elle nous est imposée.

Premièrement par le confinement des populations que l’on pousse à rester devant la télé, les médias et les réseaux sociaux. Rester chez soi devant ses écrans favoris est aujourd’hui valorisé comme mesure de protection de notre santé et une marque de respect pour sa communauté !

Pour ceux qui douteraient encore des effets néfastes des écrans, nous suggérons le livre de Michel Desmurget : « La Fabrique du crétin digital ». Les quatre cents pages de ce docteur en neurosciences sauront convaincre de la pertinence du titre de son livre.

Et puis, la crise actuelle a ajouté une distorsion supplémentaire de la réalité. Et cette distorsion est créée par la mise en place d’un très grand nombre de statistiques.

Tous les jours et des centaines de fois par jour, on tente de nous exposer la situation du COVID-19 à travers des tonnes de chiffres : nombre de personnes infectées et nombre de morts par villes, pays ou dans le monde; pourcentage des personnes porteuses versus celles présentant des symptômes versus celles qui en meurent; évaluation des risques selon les groupes d’âge; nombre de patients hospitalisés, nombre de lits disponibles, nombre de tests, nombre de masques, nombre de respirateurs, nombre de semaines de disponibilité; estimation de l’évolution sous forme de tableaux, de courbes, de cartes, de barres ou de pie charts !

En effet, nous sommes en guerre. Une guerre de chiffres !

Notre contact avec la réalité, déjà déformé par les écrans et les médias, est maintenant figé et atomisé par des chiffres intangibles sous prétexte de présenter et de suivre la pandémie. Présenter cette crise principalement à travers des statistiques n’est rien d’autre qu’une manière de confiner notre pensée !

Nous voyons aussi comment les chiffres et les statistiques sont de puissants leviers. Les médias et les gouvernements se servent abondamment de statistiques comme armes de persuasions massives, contre lesquelles toute opposition serait futile et irraisonnée. Bien sûr, lorsqu’on nous balance des salves de milliers de morts plusieurs fois par jour, il y a de quoi être impressionné.

En toile de fond, on veut nous faire croire que si on peut chiffrer statistiquement une situation ou une expérience, c’est qu’elle est comprise, précise et utile. C’est un sacré mensonge ! Une statistique est une abstraction mathématique d’une grande imprécision, car basée sur des échantillonnages, des moyennes et des extrapolations qui ne peuvent que donner des informations incomplètes, floues, sur la base de généralités en faisant abstraction de l’unicité de chacun.

Il y a d’ailleurs tout un tas d’incohérences et de controverses sur la manière de récolter les données, sur leur interprétation et leurs utilisations pour « informer » la population. Qui a décidé que le coronavirus serait plus grave cette année que la grippe saisonnière que l’OMS estime à environ 1 milliard d’individus infectés avec 500,000 décès chaque année !?(3) Pourquoi d’autres maladies supposément faisant des millions de morts annuellement, toujours selon l’OMS, ne seraient pas traitées avec autant d’importance !? Ce qui est le cas, par exemple, de la pollution de l’air estimé à près de 9 millions de morts chaque année !(5) Il est facile de faire dire ce qu’on veut à des statistiques et plus les résultats sont imposants et plus cela donne du poids et des arguments à celui qui les utilise.

Par exemple, en regardant les statistiques du coronavirus on constate des faits curieux comme la comptabilisation d’individus qui sont morts avec le virus (par exemple du cancer) et non pas morts en raison du virus ! De même, devant le manque de tests, certains pays semblent mettre dans les chiffres du coronavirus tous ceux qui ont des symptômes de grippe sans même avoir testé sa présence chez l’individu !(2)

Le plus grave est lorsque les armes statistiques sont utilisées pour bafouer nos libertés comme nous le voyons maintenant avec le confinement. Il est probable que les fameuses statistiques justifieront la mise en place d’autres mesures comme le suivi de nos déplacements par GPS ou par drones (6,7) ou encore par l’imposition de vaccins contre les prochaines vagues de virus ! Sans doute verrons-nous aussi l’utilisation de « lunettes de réalité augmentée » permettant de savoir si notre interlocuteur est un bon citoyen, non infecté, vacciné et pas trop loin de sa résidence ! (8)

Les statistiques sont devenues un réel problème dans nos sociétés, et c’est d’autant plus vrai en périodes troubles et incertaines. On les utilise comme un agent anxiogène tout en donnant l’impression de comprendre et de suivre ce qui se passe. Rien n’est plus faux, car on s’évertue à faire entrer des réalités complexes dans des cases figées qui ne peuvent que déformer la réalité.

Cette pandémie est sans doute une occasion de retrouver une saine et réelle expérience de la vie à travers des relations et des projets créatifs. Là se trouve le vrai sens à donner à nos vies et les statistiques ne seront jamais une aide dans ce domaine, bien au contraire !

André Fortier

Références :

  1. La déréalisation : la grande manipulation de notre temps de Pierre Lassalle
  2. Coronavirus : les chiffres sont faux
  3. Les stratégies de l’OMS concernant la grippe saisonnière
  4. Les 10 principales causes de mortalité selon l’OMS
  5. Les problèmes de santé qui réduisent le plus l’espérance de vie
  6. Coronavirus et traçage, prochaine étape
  7. Les drones, nouvelle arme contre le coronavirus
  8. la Chine contrôle désormais la température à distance avec ces lunettes connectées

 

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