Un groupe de scientifiques Italiens a réalisé une recherche concernant l’utilisation des réseaux sociaux, et principalement de Facebook.

Ils ont rendu récemment leur verdict, dans une revue scientifique (Pour la Science N° 472 – février 2017), et il est édifiant.

Ils révèlent que l’Internet et plus spécifiquement les réseaux sociaux contribuent à la désinformation du public.

Selon leurs recherches, ils considèrent que cette désinformation est due à trois problèmes majeurs :

Premièrement, l’analphabétisme fonctionnel, c’est-à-dire l’incapacité à comprendre correctement un texte (en Fr  ance, par exemple, cela concerne environ 45 % des adultes !). Ce problème facilite la manipulation du public qui ne comprend pas bien les textes qui lui sont proposés… et qui, avec Internet, sont accessibles à tous.

Deuxièmement, ce qu’ils appellent le « biais de confirmation » qui signifie que chacun privilégie les informations qui confirment ses propres opinions ou croyances, au détriment de la vérité et des autres points de vue. Tout ce qui contredit leurs croyances ou leur vision du monde est rejeté par ces gens que l’on peut considérer alors comme « sectaires » !

Ainsi, chacun cherche uniquement sur Internet et dans les réseaux sociaux ce qui certifie son point de vue et balance tout le reste. En effet, ce qui nous est « vendu » en tant que partages et échanges sur Internet et les réseaux sociaux n’est qu’un leurre, voire un mensonge. Chacun demeure dans sa « bulle » de croyances ou d’opinions, et se renforce avec ceux qui pensent la même chose (ou ne veulent pas vraiment penser !), tout en ignorant ceux qui sont différents. Ce système « tue » petit à petit le vrai partage et l’échange de points de vue pourtant si enrichissant ! La soi-disant communication numérique est donc illusoire ! Il est vrai qu’il est tellement facile de se « cacher » sur Internet, derrière un pseudo, par exemple… alors, que dans la vraie communication, qui ne peut exister réellement que face à face, il est beaucoup plus difficile d’y arriver.

Finalement, nous avons plein de petits groupes, repliés sur eux-mêmes, habitant comme des cases, qui demeurent coupés du reste du monde et qui se confortent les uns les autres dans leurs rêves, illusions ou croyances. Nous pourrions parler alors de « sectes » au sens propre du terme !

Troisièmement, le problème du manque d’intermédiaire. Dans le monde réel, nous rencontrons vraiment les gens, nous nous confrontons à leurs opinions qui divergent des nôtres, et nous pouvons faire appel à des « pointures », à des connaisseurs de tel ou tel domaine que nous souhaitons mieux approfondir. Sur Internet et les réseaux sociaux, ce n’est pas le cas. Les scientifiques Italiens se plaignent que sur Internet n’importe qui peut raconter n’importe quoi sur n’importe quel sujet, sans être qualifié pour discourir sur le sujet en question. Ces gens peuvent se défouler sur quelqu’un en le prenant pour un bouc-émissaire ou développer une thèse farfelue, sans aucun souci de véracité, et sans que personne ne puisse intervenir pour rétablir la vérité, car il ne serait pas le bienvenu dans le groupe émetteur en question, et il serait, bien évidemment, censuré.

En résumé, ce système privilégie la désinformation, le défoulement, le refus de la remise en question, le manque de discernement et le fonctionnement sectaire.

Nul partage, en vérité, puisque ce mot, dans le domaine de la communication, signifie l’association de points de vue différents pour obtenir un consensus et une synthèse qui permet d’aboutir à une vérité plus grande que les parties.

Ce sont là les défauts d’un système « poubelle », où nous pourrions nous demander : « A qui profite le crime ? ». En tout cas, pas au développement harmonieux de la pensée humaine ! Ni à celui des relations « ouvertes » avec l’acceptation et le respect des différences de chacun.

Pierre Lassalle

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